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xArhainAku

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The Weeknd Heartless

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“ Avec mon anxiété jfais des trucs cons genre mater des let's play d'Amour Sucré et genre Armin qui pécho Ambre là, jui pas remise mdrrrr incr ” - vendredi 11 mars 2022 14:13
5 kiffs

Création : 12/01/2022 à 11:08 Mise à jour : 20/03/2022 à 10:20

Blog de xArhainAku

Aesthetically unpleasing

(What the fuck is going on)

Blog fanfiction turbo emo pour les vraies chialeuses à l'eye-liner plus impec' que leur vie sociale

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Ω DUMB BITCH JUICE Ω


†
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Auteure aux concepts à la fois intelligents et claqués au sol, j'ai eu une crise existentielle en 2018 et ai sauvagement procédé à l'autodafé de mon propre compte Skyblog (xAku, pour les vrais). Et me voilà back pour le fun, juste parce que j'écris énormément, et qu'il fallait bien mettre ça quelque part.
♱Goth♱ d'esthétique, piquante de nature, ironique de style (et un peu niaise aussi) je couche mon venin sur papier, et j'ai pas encore décidé d'arrêter.

Table dans les fandoms FT, SnK et OP pcq j'en ai pas encore fini avec mes conneries. J'ai un wattpad avec des écrits kpop : Arhain-Aku. Je ne suis plus active dessus, par contre.

†


PARTNER IN CRIME: So-chan


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#Posté le mercredi 12 janvier 2022 11:55

Modifié le jeudi 17 février 2022 05:26

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Fanfictions


• Ink and Blues
(Roronoa Zoro x OC - Kodama A. Kasuga)

Rating : T (drogue, alcool)
Fandom : One Piece, Eiichiro Oda
Genre : Tattoo parlour AU; can we call this shit romance????

Summary : Hier soir, s'il avait décidé sur un coup de tête de se faire tatouer, c'est parce qu'il s'ennuyait comme un rat mort à cette soirée qui ressemblait à toutes les autres. Il avait envie d'essayer quelque chose de nouveau, qui le mettrait à l'épreuve, sans non plus mettre sa misérable vie en danger, juste histoire de la rendre un poil plus trépidante. Alors il essaya, et puis recommença.
Statut : En cours.

Chapitres : 1 - 2 - 3 - 4 -

♰

• Black Metal Song To Sleep To, Chill to, Fight to, Fuck to, Heal to, Smoke to-
(pairings en roue libre)

Rating: M (TW: violence physique et psychologique explicite - mentionné avant chaque chapitre)
Fandom : Fairy Tail, Mashima Hiro
Genre: In Universe, Dark Fantasy

Summary : "Et genre, le J c'est le S tu vois, il nous a recrutés avant qu'on n'devienne chômeurs et crapules à nouveau - ça m'a pas aidé à avoir plus de respect pour lui mais... Mais j'suis content, j'crois." Erza ne sut quoi dire, se tournant vers le concerné tout en se retenant de rire. Ils n'en étaient tous qu'au premier verre, et les piques, plus acerbes les unes que les autres, allaient bon train au rythme des parties de strip poker. Et puis, Meldy revint de l'épicerie avec Sorano, l'air paniqué et les bras chargés d'un énorme pack de bières : "Y'a embrouille, ça craint."
Statut : En cours (réécriture, the OG date de 2015 - c'est ma zone de confort genre)

Chapitres : 0 - 1 - 2 -
♰

• Questio Quid Juris
(Ultear Milkovich x Grey Fullbuster)

Rating : M (Violence physique)
Fandom : Fairy Tail, Mashima Hiro
Genre :  AU, Thriller

Summary : "L'habit ne fait pas le moine, mais des fringues couvrantes ne feront pas plus de toi une sainte, si tu veux mon avis." Ultear inclina la tête sur le côté, le regard homicide. Non, elle n'en voulait pas, de son avis.
Statut : En cours.

Chapitres : 000
♰

• Temperature Minimal Remix
(Eren Jäger x Jean Kirschtein)

Rating : M (TW: alcool, drogue, violences psychologiques, smut??)
Fandom : Shingeki no Kyojin, Isayama Hajime
Genre : AU, Slice of Life

Summary : "Mais genre, tu trouves pas que c'est quand même une super chanson ?" Connie avait sorti ça à Eren sans vraiment articuler, brindezingue comme il était, mais l'idée était restée en suspens dans l'appartement, avec la fumée des c.e et autres joints. "Attends, mec.. Mec, ça pourrait être encore mieux."
Statut : En pause

Chapitres : 0 - 1 -

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One Shots/Two Shots

♰

• Harmless
(Trafalgar D. Water Law vs. OC)

Fandom: One Piece
Genre : Tattoo Parlour AU
Rating : M (TW: blood kink)
Partie 1 - Partie 2 (very soon!)

♰

• Satan's Pink Coffin Nails
(Mirajane Strauss x Luxus Drear)

Fandom : Fairy Tail
Genre : Gang AU
Rating : T
Lien : •••

♰
• Ethe(real)
(Sting Eucliffe x Rogue Chenney)

Fandom : Fairy Tail
Genre : IN, Dark Fantasy
Rating : M (TW: violence physique)
Lien : (soon!)


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Archive Capsule


• Fallait pas être en L
(Livaï x Reader)

Rating: T
Fandom: Shingeki no Kyojin
Genre: AU, Slice of Life, School-fic
Summary: Tout cela était définitivement de la faute de Baudelaire. Ton coeur qui battait la chamade, et tout ce rouge superflu aux joues. Ce baiser aussi, sûrement. Tu ne savais plus vraiment.
Statut: en hiatus depuis 2016

Chapitres : Prologue - 1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6 - 7

♰

• Recueil de Guimauves

Rating: T
Fandom: Fairy Tail
Genre: Drabbles, Crackpairing
Lien: ♥♥♥

♰

• Eva(naissance)
(Livaï Ackerman x Petra Ralle)

Rating: T
Fandom: Shingeki no Kyojin
Genre: Drame, One Shot/Ficlet

Lien: ♥♥♥

♰

• Untitled
(Livaï x Reader)

Rating: T
Fandom: Shingeki no Kyojin
Genre: School-Fic, AU, Slice of Life, Romance, One Shot

Lien: ♥♥♥
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#Posté le mercredi 12 janvier 2022 13:11

Modifié le jeudi 17 février 2022 06:01

Harmless (222)

Harmless (222)
Everything is fine, got me Shinigami eyes on you
But you like me the most, you follow me the most,
I'm the queen on the chessboard and the red upon the rose


Le miroir de la salle de bain avait éclaté l'autre soir ; le métro passait juste en dessous, et cela faisait secouer tout l'immeuble bien trop vieux pour ne pas chanceler à chaque passage. Law parvenait à peine à identifier les motifs cicatrisés et indolores gravés sur sa peau, et le brun comptait bien plus sur son toucher, retraçant lentement du doigt les sillons rosés cavalant sur l'épiderme de ses bras, afin de s'en faire une idée. Il n'avait pas vraiment le choix – seul le néon du meuble lavabo placé en haut du miroir fonctionnait. L'ampoule principale avait rendu l'âme une heure de cela, et le bruit cristallin du verre s'écrasant sur le sol carrelé l'avait réveillé.
 
Un demi-sourire de satisfaction illumina son visage, il ne s'attendait pas à ce que cela rende aussi bien. Penguin avait pris une photo par jour de ses plaies. Par pur intérêt, et aussi pour faire office de document pouvant servir dans vingt ans, juste pour lui rappeler à quel point il en avait bavé. Les premiers jours avaient été compliqués. Il s'était retrouvé plus d'une fois les bras dégoulinants de sang et avait taché tous ses draps. Maniaque de la propreté comme il était, ses nerfs avaient bien failli lâcher – pour le plus grand plaisir de ses amis et colocataires qui ne pouvaient s'empêcher de se gausser au moindre juron qu'il lâchait à six heures pétantes du matin, dès le réveil. Law avait envoyé la dernière photo de Penguin à Kasuga pour témoigner de sa guérison complète. Cette dernière l'avait carrément mis sur son compte Instagram professionnel ; après lui avoir demandé son consentement, bien sûr. Enfin, pour être honnête, les autres ne lui avaient pas vraiment laissé le choix : « T'es archi frais dessus, Captain, même si on voit pas trop ta gueule. » En effet, il baissait la tête. « Torse poil comme ça, là, l'élastique du calbut qui dépasse du jean, mamma mia. » C'était même indécent, mais pas plus que les commentaires qui avaient suivi la publication.
 
De son côté, Kasuga avait eu l'air de s'en foutre comme de son premier biberon. Le chirurgien se dit que quelque part, elle se vengeait comme elle le pouvait.
 
Ils s'étaient revus il n'y avait si longtemps de cela. Il était passé au salon à une heure bien tardive comme d'habitude, pour un check-up de l'avancée de la cicatrisation. Cela n'était pas censé durer, or il s'était vu rentrer avec une toute nouvelle plaie à panser, un peu différente de celles de ses bras péniblement enjolivés.
 
Quand Law avait garé sa BMW sur le large parking devant l'entrepôt rénové, il avait reconnu la Tesla de Kasuga, mais pas la Mazda rouge mal garée à ses côtés. La tatoueuse lui avait envoyé un message pour lui dire vers quelle heure il pouvait passer, et elle n'était pas supposée recevoir de clients à cette heure-ci, excepté les exceptions dont Law faisait partie. Peu importait, il n'était venu que dans l'optique de montrer comment se portaient ses tatouages, cela serait vite réglé. Il avait quand même fait l'effort de frapper doucement la large porte coulissante en métal du bout des doigts, afin d'annoncer sa présence avant d'entrer. Le son grave d'un chien aboyant s'était fait entendre – Law n'avait pas sursauté, mais s'était fait automatiquement plus méfiant.
 
Rien n'avait changé depuis sa dernière visite hormis le fait que cette fois-ci le collègue de Kasuga ainsi qu'un jeune doberman au poil luisant, allongé près de l'entrée, étaient présent. Le deuxième tatoueur était un type assez grand et plutôt fin, au style débraillé et chaotique compte tenu de ses cheveux auburn en bataille, taillés en une coupe mulet déplorable. Malgré l'hiver qui s'assumait, le jeune homme portait uniquement un jean baggy noir et une chemise ouverte, dévoilant son torse nu orné de tatouages que Law n'était pas parvenu pas à identifier, et qui oscillaient entre une esthétique cathédrale et un style cybernétique. L'un de ses tétons était même percé. Il n'avait pas pu voir le deuxième car le tatoueur-perceur retenait Kasuga contre lui et tentait de lui trouer une oreille avec un appareil prévu à cet effet, or la brunette ne paraissait pas coopérer.
 
- « Ha... Arrête-ça, tu vas me faire mal, avait-elle récriminé en se dégageant de son étreinte forcée, faisant virevolter sa chevelure de jais avec légèreté. Le doberman s'était approché de Law et reniflait gentiment ses Doc Martens mal cirées et son jean déchiré.
 
Kasuga avait les cheveux détachés et portait un pantalon de survêtement en velours noir. Son visage n'était pas autant maquillé qu'à l'accoutumée. Ce n'était pas tout à fait la même personne que celle qui l'avait tatoué la dernière fois. Cette version d'elle-même semblait certes moins froide mais bien plus inabordable. Law s'était dit que Kasuga ne pouvait vraiment se débarrasser de cette aura froide mais apaisante qui l'entourait constamment et en toute situation. Nonobstant, cette nuit-là, il l'avait sentie plus trouble, comme opacifiée par quelconque tourment qu'il n'était pas en capacité d'analyser. Elle n'en paraissait pas plus fragile, cela dit. L'arrogance désintéressée, mais provocatrice, de son piercing scintillant au nombril ainsi que du bandeau peu couvrant dissimulant sa maigre poitrine parlait d'elle-même.
 
- Ben voyons, chochotte, avait répliqué le type aux cheveux auburn en se gaussant. Puis, il avait enfin remarqué Law. Son visage s'était éclairé, et son timbre de voix s'était fait plus rauque. Oh, mais ce serait-y pas notre beau gosse de chirurgien de la mort ?
 
- À quelque chose près, ouais, avait fait Law, haussant un sourcil. Lui et ce type ne se connaissaient pas du tout mais l'autre avait pris un ton tout de même particulièrement familier. Sans nul doute Kasuga lui avait parlé de lui, quand à l'épithète « beau gosse », il n'avait pas préféré s'attarder dessus.
 
- T'es là pour le check-up, je parie. C'est moi qui vais m'occuper de toi, Kass s'est auto-déclarée en arrêt maladie pour la journée. Je m'appelle Kenneth Tan, on peut se tutoyer, je suis pas aussi protocolaire que l'autre princesse, là. »
 
Kenneth avait déballé tout ça en rangeant le pistolet qui servait surtout à percer les lobes des oreilles, et non pas le cartilage comme il avait voulu le faire avec Kasuga ; sans compter que les oreilles de la jeune femme étaient déjà criblées de piercings en tous genre. Automatiquement, le regard de Law avait dévié sur Kasuga à ses mots. Elle l'avait royalement ignoré, son attention toute dévouée au chien d'attaque qui remuait gaiement le moignon qui lui servait de queue. Le chirurgien avait plissé les yeux, ne comprenant pas totalement le pourquoi du comment. C'était comme si la brunette était devenue complètement hermétique, d'un seul coup. Elle imposait déjà volontairement une distance entre elle et les autres avec une certaine politesse maniérée. Là était la raison pour laquelle Law ne se sentait pas vraiment à l'aise avec elle. Il n'était pas non plus du genre sociable, mais ne méprisait pas les autres pour autant. Kasuga, elle, semblait vivre dans un autre monde, et ne redescendait de son piédestal uniquement pour lancer quelques gracieuses piques enjolivées de son sarcasme scintillant.
 
Kenneth l'avait tiré de ses spéculations en l'invitant à retirer son haut, pendant qu'il trifouillait l'éclairage bien trop bas de la pièce pour mieux faire son travail. Law s'était exécuté sans plus de cérémonie, dévoilant ses bras maintenant décorés de sillons noirs et rosés. Kasuga était sortie avec le chien, sans doute pour fumer une cigarette loin de toute cette agitation, or Kenneth avait décidé de troubler sa tranquillité en beuglant qu'il ne trouvait pas le dessin de référence. Il avait ramené la jeune femme à l'intérieur de force, un grand sourire sur le visage, et l'avait fait chercher le dessin pour lui, et Law n'avait pas pu s'empêcher de se dire que ce type devait être franchement fatiguant au quotidien.
 
- « Bon, bah, ça a vachement bien évolué. T'en dis quoi, Kass ?
 
Kenneth s'était enfin décidé à s'attarder sur les tatouages de Law, et avait pris un soin presque démesuré à observer chaque cicatrice. Il s'était ensuite retourné vers la brunette qui s'était isolée près de la sono, occupée à mettre un CD qu'elle semblait avoir gravé elle-même dans le vieux lecteur pourri de la boutique.
 
- Évidemment..., avait-elle répondu d'une voix presque inaudible, concentrée sur sa tâche qui semblait ardue bien que diablement commune. Le son qui s'était échappé des grandes enceintes n'avait plus rien à voir avec le rap US démodé et sauvage de la dernière fois : plus doux, plus lent, plus conciliant. Plus Kasuga que Kenneth.
 
Ce dernier avait retiré ses gants avec un large sourire empli de malice, ses yeux pétillants transpirant la tentation du diable  :
 
- Eh, on ouvre une bouteille pour fêter ça. Voire deux.
 
Le jeune homme auburn s'était alors dirigé vers le mini réfrigérateur rétro à la couleur rouge évanescente, pour en sortir une canette de bière et la lancer à Kasuga.
 
- Toi tu prends pas de truc fort ce soir, avait bâillé Kenneth avec un ton goguenard. Kasuga n'avait pas réagi, et le tatoueur dégingandé avait dû se contenter du bruit de la canette une fois ouverte pour toute réponse.
 
Kenneth avait eu un petit rire étouffé et avait sorti une bouteille conséquente du réfrigérateur, qu'il avait également balancé en direction de Law, alors occupé à se rhabiller. Le brun aux cernes marqués avait réussi à rattraper l'objet glacial tant bien que mal, son tee-shirt noir qu'il avait à peine enfilé encore remonté sur ses pectoraux, le tout sous le regard lourd mais indéchiffrable de Kasuga.
 
- Hein ?
 
Il avait tiré sur son vêtement d'une main, tenant la bouteille de ce qui semblait être un genre de vodka de l'autre, et avait tenté d'en déchiffrer l'étiquette à moitié effacée et toute morcelée à cause de l'humidité du freezer dans lequel elle avait dû être conservée un bon moment. Kenneth s'était ensuite chargé de récupérer deux verres à shot dans un placard au dessus du mini réfrigérateur, manquant de renverser la plante verte qui occupait grassement l'espace entre les deux. L'incompréhension du chirurgien aux lobes percés d'anneaux d'or l'avait bien fait rire.
 
Le tatoueur s'était alors approché de lui pour lui donner un verre et avait récupéré la bouteille entre ses mains, un sourire moqueur toujours collé au visage. Lui non plus, Law ne pouvait pas vraiment le cerner. Le brun était resté le dévisager alors que l'autre ouvrait la bouteille après s'être installé sur le fauteuil médical en plein milieu de la pièce. Kenneth avait invité Law à le rejoindre à ses côtés, et lui avait tendu un verre rempli d'une liqueur trouble et qui semblait faire givrer le rebord du verre.
 
- C'est le privilège des clients nocturnes, mon chou. Même Kass dans son salon elle a une sacrée réserve de bouteilles. On dirait pas comme ça, mais elle doit bien picoler deux fois plus que toi et moi réunis.
 
Frivole devait être le mot. Law s'était à son tour assis sur le fauteuil médical étendu à plat. L'impression que lui avait donné Kenneth était aux antipodes de l'amertume glaçante que lui avait laissé Kasuga en travers de la gorge. Le brun s'était alors retourné, cette dernière s'était d'ailleurs endormie sur le bureau de l'entrée, la tête entre ses bras fins. Le doberman s'était allongé au pieds du fauteuil en cuir que la jeune femme occupait, sur ses gardes et donnant de temps à autres de petits coups de museau dans les Nike Air de sa maîtresse comme pour vérifier si celle-ci était toujours en vie. Law n'avait pas émit de jugement. Mais il n'avait pas vraiment compris le comportement de la brunette à son égard, comme en général cette soirée-là. Il n'avait pas non plus compris les piques que lançait Kenneth à Kasuga – pour lui, elle avait à peine touché à sa boisson, et il n'était même pas sûr qu'elle contienne réellement de l'alcool.
 
Ou peut-être que si, et peut-être même qu'elle l'avait carrément vidée, sa cannette. Il ne l'avait pas vue faire. Le chirurgien avait déjà entendu parler de mannequins qui pour trouver le sommeil étaient obligés de s'apaiser au moyen de liqueurs et autres drogues. Il ne connaissait pas vraiment ce monde-là, mais il se doutait bien que Kasuga devait tenir ses travers de son ancien métier.
 
- Allez, santé !
 
Kenneth l'avait coupé de ses pensées, et ils s'étaient tous les deux mis à boire en parlant de tout et de rien. Le jeune homme auburn posait beaucoup de questions, il était frivole, certes, mais pas moins curieux et cultivé. Il avait apparemment étudié la médecine avant de se tourner vers le tatouage extrême. Cela relevait de la contradiction, en effet. Kenneth ne soignait pas, mais blessait plus qu'autre chose. Law s'était dit que cela devait être plus rassurant pour les clients, de savoir qu'ils s'en remettaient à un type avec des notions de médecine. Cette anecdote expliquait aussi la présence d'anciens outils de chirurgie faisant office de décoration dans la grande salle. Le type était également passionné d'histoire. Le brun avait fini son verre, se demandant de quel passe-temps douteux provenait la collection de sex-toys de la vitrine à côté de celle à piercings.
 
- Oh, mais j'y pense, avait ronronné Kenneth en lui servant un énième shot. J'ai un peu regardé votre histoire, là, avec Kass. Les deux pièces couvriront pas du tout l'entièreté de sa dette. T'es sûr que tu veux pas que je te fasse un piercing, aussi ? Au nombril, je sais pas, ou ailleurs – encore mieux, tu sais qu'on peut aussi en faire sur la t-
 
Le fameux Prince Alfred, il en avait entendu parler.
 
Un non catégorique.
 
- Ça va aller, merci.
 
- Oh t'as tort, les sensations sont pas les mêmes pendant l'acte. Oh, et pourquoi pas sur la langue ? C'est discret, mais en même temps ça se voit. Je trouve que ça collerait tout à fait à ton style. Ça fera toujours 80 dollars de pris.
 
Law avait l'air perplexe. Ses sens avaient commencé à s'altérer un peu avec l'alcool, sans que ça ne soit si terrible pour autant. Juste ses pensées qui se faisaient plus duveteuses et son métabolisme qui s'était adouci pour loger sa conscience dans une espèce de bien-être contrôlé et chaleureux. Il avait déjà pensé au piercing dans sa vie, mais ce n'était pas tout-à-fait la même esthétique que le tatouage. Il trouvait cela plus vulgaire, sans vraiment savoir pourquoi. Toutefois, ce type complètement brindezingue à ses côtés avait un anneau brillant à chaque téton et le portait bien, et il aurait menti en sale chien s'il ne s'était pas avoué à lui même que ça lui avait quand même laissé une sacrée impression.
 
Alors, pourquoi ne pas essayer.
 
- Vendu. »
 
Kenneth avait presque jappé de contentement face à cette réponse. Il avait donc sauté du fauteuil médical, sa bouteille à la main, pour se diriger vers son établi sur lequel reposait tout son matériel de perçage. Il enfila des gants en sifflotant en synchronisation avec la musique ambiante, dont il baissa un peu le son pour ne pas perturber davantage Kasuga, toujours endormie. Une petite minute après, il revint vers Law avec tout le matériel dont il avait besoin et lui tendit un gobelet rempli de bain de bouche pour se désinfecter. Law alla cracher le tout dans l'évier utilitaire en métal à côté du frigo rétro, là où Kasuga avait désinfecté le matériel qui avait servi à son précédent tatouage.
 
Kenneth arborait un sourire radieux, trop heureux à l'idée de percer ce type – dès qu'il l'avait vu, il en avait eu terriblement envie. Une fois Law prêt, il le fit de nouveau asseoir sur le fauteuil médical, et tout en effleurant du bout de ses doigts aux ongles vernis de rouge, lui indiqua de lui tirer la langue. Le brun obéit, haussant un sourcil truffé d'auto-dérision et son perceur enjoué vint dessiner un point sur sa langue avec un marqueur vert. Kenneth avait toujours son autre main gantée sous le menton du chirurgien ; le contact aurait presque pu ne pas lui paraître déplaisant, or le contact du latex contre
 
Le jeune homme auburn s'écarta de lui pour aller chercher son aiguille. Law n'avait pas vraiment d'appréhension quant à la douleur qu'il pourrait potentiellement éprouver. Il aurait mal, c'était un fait, voire le but du jeu dans toute cette histoire. Kenneth s'approcha de nouveau, sûrement bien plus près qu'avec ses autres clients. Après tout ils avaient bu, mais le perceur n'avait pas l'air de flancher. Kenneth se mordit la lèvre inférieure, goguenard, et avertit Law qu'il s'apprêtait à le percer. Le brun tatoué sentit surtout le contact froid de l'aiguille en premier lieu, et le temps que son cerveau n'analyse cette information, les picotements vifs de sa langue empalée avaient commencé à se manifester. Sans bouger, Kenneth glissa ensuite le bijou qu'il avait amené à côté de lui sur un tabouret roulant. La même sensation de froid revint une seconde fois, peut-être plus forte. Une goutte de sang écarlate perla de la blessure lorsque Kenneth vissa le bijou argenté.
 
Toujours avec son air amusé, Kenneth lui fit une pichenette sur le bout du nez avec un grand sourire en lui intimant qu'il avait fini et qu'il l'invitait à se désinfecter une nouvelle fois. Law passa sa langue douloureuse sur ses dents, peinant à s'habituer au contact permanent de la breloque contre son palais.
 
Il aurait pensé le bijou plus lourd, mais il s'habituerait. Alors qu'il était affairé à nettoyer la plaie à l'aide du bain de bouche et d'un gobelet mis à disposition, Kenneth s'était approché de Kasuga, une fois son matériel rangé et désinfecté. La jeune femme n'avait pas bougé, éteinte. Le singapourien tatoué avait eu une moue dépitée qui fit froisser son nez droit.
 
- « Rha la la, et dire que je m'étais fait chier à la porter pour la sortir de son lit, avait-il fait pour lui même. Puis, levant son regard vers Law qui avait profité qu'on lui rende son espace personnel pour se rhabiller. N'en veux pas trop à Kass, elle a ses épisodes un peu difficiles, elle est comme ça. Elle doit pas être super agréable avec toi, mais t'inquiètes qu'en tattoo elle fera pas un faux pas, elle a trop de fierté pour ça. Kasuga honorera sa dette et ce par tous les moyens, même si ça les lui brise amèrement. »
 
Law n'avait eu aucun commentaire. Le brun aux yeux marqués par les insomnies s'était contenté d'opiner du chef. Honnêtement, il ne savait pas vraiment quoi penser de cette soirée, ni de Kasuga, et encore moins de Kenneth. Il prit le parti de laisser les choses se faire, sans tergiverser. Le perceur auburn l'avait raccompagné jusqu'à sa voiture, et lui avait alors notifié :
 
- « Viens dans deux semaines même heure, pas la peine d'envoyer un message à Kass, je vais t'arranger ça pour qu'elle te fasse le deuxième tattoo. Celui-là, elle le fera sûrement en deux fois ou alors on sera deux dessus, je sais pas trop encore, on verra bien.
 
- Ouais, ok.
 
- Occupe-toi bien de ton nouveau piercing en attendant, pas de bêtises pendant trois semaines minimum. Tu verras après, les sensations, c'est un truc de ma- »
 
Law avait levé les yeux au ciel et le coupa en faisant hurler son moteur, pour filer à toute allure. Kenneth avait hurlé de rire, ravi plus qu'agacé, remerciant Kasuga du fond du c½ur d'avoir ramené pareil énergumène. Lorsque le chirurgien était sorti de la BMW, une fois arrivé chez lui, il avait remarqué un post-it jaune tomber de sa portière sur le sol d'asphalte humide. Dessus étaient marqués au feutre rouge un numéro de téléphone, signés d'un simple smiley ridicule. Le brun à la peau bronzée avait eu un rictus doux-amer.
 
- « Forceur ».
 
***
 
Law s'était pourtant promis de ne plus retourner en soirée techno avant un moment, et pourtant, le voilà de nouveau dans la fosse enfumée d'un club obscur dans lequel les gens dansaient et se droguaient sur des échafaudages placés là pour donner un style industriel très années 90. Il n'avait pas vraiment réfléchi, alors que ça sentait le traquenard depuis le début. Luffy l'avait appelé un peu plus tôt dans la soirée – vers vingt-trois heures, quelque chose comme ça – parce que Zoro s'était déplacé l'épaule, quelque chose comme ça, il n'en avait pas grand-chose à faire. Il s'était donc ramené jusqu'à l'appartement de ce dernier, au centre-ville, puis avait réglé le problème en vitesse. Jusque là, ça aurait dû se terminer normalement. Ils auraient bu une bière, ou plus exactement, Luffy l'aurait forcé à rester et boire une bière avec lui et les autres, soit ce soir-là Zoro, Yamato, Brook et Robin.
 
Évidemment, ils avaient bu une bière après avoir requinqué Zoro, en se disant que de toute façon, cela ferait plus de bien à l'épéiste teint en vert gazon qu'un doliprane 1000. Law avait râlé sur le moment, mais Yamato lui avait déjà ouvert une bouteille de Heineken avant même qu'il n'ait eu le temps de finir sa phrase. Devant leurs sourires goguenards à tous, il avait compris qu'il n'était plus en droit de refuser. Et puis ils en avaient bu une deuxième, puis une troisième. Ensuite, Zoro était allé chercher une bouteille douteuse et sans étiquette sous son évier, et ils étaient passés au shooters. Là Law avait enfin mesuré toute l'ampleur du traquenard.
 
- « Y'a pas une soirée quelque part ? C'est trop calme ici, avait geint Luffy, affalé sur le rebord de la fenêtre ouverte du salon spartiate de Zoro, un joint en fin de vie pendouillant à ses lèvres séchées par l'alcool fort. Law leva les yeux au ciel, sentant l'idiotie arriver.
 
- Attends, je cherche si y'a un truc pas loin, avait répondu Yamato, assis à même le sol, tout en tapant sur l'écran de son smartphone avec ses ongles en résine bien trop longs pour cette tâche. Luffy s'était retourné vers son ami, s'adossant à la fenêtre, et avait mit son morceau de joint éteint dans sa bière vide, avant de la placer dans le haut de forme en équilibre sur l'afro de Brook pour aucune raison apparente.
 
- Si tu trouves un truc archi mal famé, c'est encore mieux, avait bâillé Zoro, affalé sur son canapé clic-clac dont la housse avait été rapiécée maintes fois et formait un patchwork intéressant, alternant entre des tissus léopard, unis et d'autres choses indescriptibles. Toujours était-il que les couleurs avaient fini par se délaver avec le temps, sans compter les nombreuses taches d'alcool que la machine à laver de la laverie du coin n'avait pas réussi à combattre.
 
Yamato avait fini par coller l'écran de son smartphone au nez de Luffy, ses yeux, sublimés d'un trait d'eye-liner bleu épais, pétillants :
- Eh, on est jamais allés là ! Le prix de l'entrée est libre !
 
- Ce sera plein de monde, on va étouffer là-dedans. Mais que dis-je, peu importe : je suis déjà mort de toute manière, avait renchéri Brook, le ton faussement grave, avant de s'esclaffer. Personne ne parut réagir à sa blague, mis à part Robin qui avait esquissé un large sourire avant de reprendre une gorgée de sa bière.
 
Law s'était alors levé de la chaise métallique récupérée dans une déchetterie et remise au goût du jour par la bande de Luffy, et s'était apprêté à partir, remettant son chapeau en fourrure bicolore sur sa tête. Luffy l'avait vu faire, et lui avait alors sauté dessus pour s'enrouler à lui comme le plus vénéneux des serpents à une proie plus qu'alléchante.
 
- Alleeeez Torao, reste, on va s'marrer ! »
 
Et c'est ainsi qu'il s'était retrouvé dans un énième club douteux à l'allure d'usine abandonnée, à peine embellie par quelques néons rouge sang diffusant leur lumière verticalement au rythme de la musique tonitruante. Le brun se demandait encore comment ils étaient tous parvenus à rentrer vu l'état d'ébriété de certains – Yamato arrivait à peine à tenir debout. Lui et Zoro avaient descendu au moins une bouteille chacun. Les videurs n'avaient à vrai dire pas été très regardants, surtout que l'endroit paraissait tout le contraire de mal famé. Ils avaient croisé plusieurs têtes connues devant l'entrée en train de fumer ou de converser.
 
Celle qui s'était fait le plus remarquer avait bien entendu été Hiyori dont la prestance naturelle et la chevelure couleur lagon peinaient à se faire oublier. La jeune femme les avait peut-être accueillis trop joyeusement pour qu'elle soit entièrement sobre. Ses yeux bleus étaient rougis, Law n'écarta pas l'hypothèse de la drogue dure. Hiyori avait tout particulièrement salué Zoro avec un peu plus d'entrain que d'habitude, avant de se l'accaparer en le traînant par le bras, enjouée, jusque dans le sous sol du club où sévissaient les basses brutales et assourdissantes de la musique infernale. Luffy les suivit en courant, et Yamato ne tarda pas à l'imiter, plantant Law, Robin et Brook au rez-de-chaussée bondé faisant office de bar.
 
Les trois survivants se dirigèrent alors vers le comptoir histoire de se donner un peu plus de courage en plongeant leurs âmes moins téméraires dans les brumes de l'alcool, or Luffy débarqua de nouveau au coin bar, n'hésitant pas à pousser la foule amassée autour du comptoir pour récupérer Law. Robin sauva son verre de justesse, là où Brook s'agrippa au t-shirt de Law pour se faire embarquer par le mouvement en hurlant de rire. L'archéologue se retrouva seule sur son tabouret en hauteur, sans paraître plus étonnée que cela, contrastant avec les badauds alentours qui demeuraient cois devant tant d'agitation. Elle secoua la tête, étouffant un rire. Elle descendit alors le verre de Law d'une traite, puis le sien, avant de se diriger à son tour d'une démarche nonchalante vers le sous-sol afin de retrouver ses compagnons intenables.
 
Law s'était donc retrouvé dans une foule de corps fébriles mouvant au rythmes des basses qui s'étaient faites de plus en plus violentes. Sa tête commençait à tourner un tantinet, il fallait dire qu'il avait consommé une certaine quantité d'alcool chez Zoro. Il n'avait pas fait attention jusque là, et d'un coup, ça venait de monter. Ce n'était pas non plus désagréable, ça ne restait qu'une petite chauffe accentuée par les fumées de la fosse et de la chaleur ambiante – sans compter l'euphorie de ses sens provoquée par la musique. Luffy avait fini par lâcher son bras pour rejoindre Zoro dans un pogo plus ou moins contrôlé, dans la fosse
 
Le brun finit par retrouver Yamato et Hiyori en train de se déhancher avec entrain au rythme des basses dantesques. Le débardeur en satin bordeaux de Yamato avait même fini par glisser sur son épaule à force de sauter dans tous les sens, dévoilant légèrement sa poitrine généreuse que sa chevelure argentée peinait à dissimuler. La musique venait de transitionner habilement vers quelque chose de plus sourd, bien que dans le même registre sombre et agressif. Cette fois en revanche, la violence du morceau se trouvait plutôt sans la force de sa langueur caniculaire préméditée. Hiyori se saisit de l'occasion que le DJ leur avait octroyée, et s'attela à allumer une cigarette roulée, tout en se protégeant du mouvement ambiant devenu certes plus calme.
 
La jeune femme aux longs cheveux turquoise inspira un long moment, tirant sur le joint qui dégageait une odeur inhabituelle. Comme Law l'avait supposé en voyant Hiyori bien plus enthousiaste qu'à l'accoutumée, elle était bel et bien sous drogues dures ce soir-là. Et au vu des émanations qui n'étaient pas sans rappeler l'eau de javel, et du comportement euphorique de la princesse en robe moulante rose signée Versace, il s'agissait-là de crack, pour ce qu'il avait pu constater par le passé. Captant son regard dubitatif malgré la couche d'eye-liner que Yamato avait tenu à lui mettre avant de venir ici, Hiyori lui tendit la cigarette magique du bout de deux doigts aux longs ongles azurés, un sourire chaleureux ourlant ses lèvres rose pâle. Le chirurgien n'osa pas refuser, il ne contrôlait plus grand-chose depuis que Luffy lui avait proposé un verre, pour être honnête. Alors il inspira à son tour, laissant la fumée brûlante envahir ses poumons déjà mis à l'épreuve en raison de la chaleur qui régnait ici-bas.
 
Le brun sentit instantanément les substances nocives exciter son esprit – le rush d'adrénaline, lui, mettrait plus de temps à se manifester, une affaire de quelques petites minutes. Hiyori se dirigea vers Yamato, toujours occupé à danser, et lui tendit la cigarette après l'avoir récupérée auprès de Law. La princesse en robe Versace retourna vite auprès de lui et ils restèrent un moment ensemble à fumer, en papotant légèrement, or Law n'était pas vraiment sûr de pouvoir comprendre tout ce que la jeune femme lui disait, tant cette dernière semblait avoir été catapultée dans une autre dimension depuis quelques heures déjà.
 
Le temps que le crack fasse effet, Law observa son environnement et son attention se porta sur l'estrade certes peu éclairée, mais suffisamment attrayante pour l'½il en raison du halo rouge sanguinolent qui l'entourait et qui se mouvait au rythme des basses effrénées. La fosse grouillait de personnes surexcitées qui bondissaient dans tous les sens, se poussant mutuellement sans jamais employer la même puissance dans leurs mouvements. Leurs dents luisaient, bleues et pailletées sous les lumières noires, en grands sourires en croissant de lune inversé. Law ne parvenait pas à identifier clairement tout ce monde, pas tout à fait en raison de la faible luminosité, mais plutôt à cause de ses synapses qui n'analysaient plus les informations correctement. Son esprit parasité ne visualisait qu'un mouvement informe et flou ; le voilà qui rembobinait mal la réalité.
 
Si réalité il y avait, le DJ ressemblait à une Oiran dénudée sur talons aiguilles, en plus d'être tatouée comme une Yakuza. À ses côtés, sous de grandes ombrelles en papiers criblées de lampions et autres spots lumineux doucereux, quelques personnes dansaient, des cocktails à la main – le coin VIP, censément. Ils avaient l'air idiots, à s'éclater les tympans tout près des basses, juste pour se la jouer cool auprès du chef d'orchestre de la soirée. Law eut envie de rire – il ne put même pas se retenir. Hiyori l'accompagna, pas plus certaine de l'origine de son émotion. La princesse entoura ses épaules d'un de ses bras couverts de résille décorée de perle – avec ses sandales à talons hauts, elle était facilement plus grande que lui. La régie amena une nouvelle chanson sans crier gare, bien que plus intense et au rythme familier, enflammant la salle pour cinq minutes de pure folie. Hiyori hurla de joie, et poussa Law dans la foule afin de rejoindre Yamato, qui avait repêché Luffy, Robin et Brook par quelconque magie – Zoro demeurait introuvable. Mais ça n'avait pas d'importance, la musique était mortelle et avait contaminé toute la bâtisse plongée dans une divine obscurité. Hiyori monta sur les épaules de Yamato, et Luffy l'imita en sautant sur le dos de Law, renversant sa bière sur Robin, tous les deux hilares – le brun ne se souvenait pas très bien.
 
Lorsque Law reprit approximativement ses esprits, il se trouvait dehors avec Zoro, qu'on avait effectivement retrouvé, Luffy et Robin. Le jeune homme à la peau tannée avait une cigarette entre ses doigts aux ongles vernis de noir, mais il ne se rappelait pas vraiment l'avoir allumée.
 
- « Oh, Torao, t'écoutes ou quoi ?!, s'impatienta Luffy, lui mettant une petite claque sur sa joue afin de capter son attention. Ouah la vache, t'es éclatééé !
 
Suite à ça, il s'était esclaffé, les deux mains sur son abdomen nu – quelqu'un lui avait piqué sa chemise hawaïenne dans la foule, ou alors elle avait fini déchirée à force de faire le zouave dans la fosse. Curieusement, son chapeau de paille, attaché autour du cou, n'avait pas bougé d'un poil. Law lui fit un majeur en réponse, faisant rire Luffy de plus belle, Zoro l'accompagna même.
 
- Eh bien, ce n'est pas tous les jours que nous pouvons assister à telle scène, renchérit Robin, tout sourire, et dont l'ensemble de cuir n'avait pas connu le même sort que la chemise de Luffy – elle avait été intelligente, le cuir résistait bien aux effusions de bière et autres alcools dans les mêlées.
 
- J'ai envie d'une bière, quelqu'un veut un truc ?, demanda le chirurgien, n'ayant pas tout compris à la conversation. Ses pupilles étaient dilatées, et ses mains tremblaient, mais il était d'excellente humeur et c'était tout ce qui importait. Luffy bondit, entretenant un état plus qu'euphorique depuis plusieurs heures déjà, notamment grâce à quelques shots ponctuels.
 
- Ouais ! Oh, ramène des shots !
 
- J'vais l'accompagner, hein, on sait jamais, fit Zoro en poussant Law vers le bar.
 
Robin eut un sourire amusé, les yeux pétillants de malice, mais se retint de dire quoi que ce soit, trop amusée par la situation. Ils allaient se perdre, c'était certain, et Law ne pourrait rien y faire. Les deux jeunes hommes s'approchèrent de l'entrée du bar qui grouillait de monde, discutant de ce qu'ils comptaient prendre. Ou plus exactement, Zoro émettait quelques suggestions, l'air réjoui, et Law n'avait de cesse d'acquiescer, trop déconnecté pour se concentrer. À un tel point qu'il finir par rentrer dans quelqu'un, trop focalisé sur les créoles en or de Zoro et sur les paroles de ce dernier qui avaient une sonorité assez drôle, sans qu'il ne puisse rattacher un concept derrière chacun de ses mots. Le tatoué ne sentit pas grand-chose, ou n'en eut pas le temps, parce que la personne en face s'était écroulée par terre à cause du choc, et Law ne comprit pas non plus le pourquoi du comment.
 
Ce qu'il comprit en revanche, c'est qu'il n'avait pas bousculé n'importe qui, et fut surpris de constater que la geisha-chef s'orchestre de tout à l'heure n'était autre que sa tatoueuse. Un ½il pareil, laiteux et maudit, ça ne s'oubliait pas si facilement.
 
La jeune femme ne portait presque rien, sinon un body noir qui remontait assez haut au dessus de ses hanches pour mettre leur forme en valeur, bien qu'il n'y ait pas grand-chose de généreux dans ce corps osseux. Avec ça, elle était chaussée de talons à plateformes noirs extrêmement hauts, à se demander si ce n'était pas réellement à cause de ça qu'elle avait pu perdre l'équilibre. Mais le plus original restait sa coiffure singulière qui rappelait les courtisanes du Japon d'Edo, avec un chignon complexe percé de multiples ornements, entre fleurs fraîches et broches précieuses. Le tout n'arrivait même pas à contenir toute la chevelure de Kasuga, dont une partie avait été gardée détachée, cascadant majestueusement dans son dos. Son maquillage également avait été pensé pour aller de pair avec sa coiffure : elle avait le visage poudré de blanc et son eye-liner, comme ses cils et ses lèvres, arborait une couleur rouge sang.
 
Law n'aurait jamais pensé la croiser ici, et encore moins affublée de la sorte. Kasuga faisait toujours de l'effet aux gens qu'elle croisait, c'était un fait. Les gens se retournaient sur son passage, exactement de la même manière qu'avec Hiyori. Mais à la différence d'Hiyori, Kasuga était une véritable armoire à glace. Le jeune femme refusa la main que Zoro lui avait tendue, estimant pouvoir se relever seule.
 
- « Comme par hasard, la salua Law, goguenard, l'air enjoué grâce aux merveilleux effets de la drogue. Son grand sourire laissait apercevoir son piercing à la langue, que la jeune femme parut scruter un moment, pas plus choquée que cela par son comportement inhabituel.
 
- Hey. Je suppose que ça a cicatrisé. Montre voir ?
 
Pourquoi s'importuner avec de vaines salutations ? Kasuga s'était contentée d'un hochement de tête poli, et cela suffisait amplement. Elle s'était rapprochée de lui, et avec ses talons, elle le dépassait même de quelques centimètres. Sans aucune arrière pensée sinon de vérifier l'état de son piercing, elle lui avait saisi le menton avec une douceur qui rendait son toucher presque imperceptible.
 
- Tu veux pas plutôt essayer ?
 
Il avait dit ça d'instinct, sans vraiment réfléchir, juste parce que sur le moment ça sonnait plutôt bien. Zoro avait éclaté d'un rire franc qui l'avait fait se courber tant il ne s'y était pas attendu, alors que Kasuga affichait des yeux ronds de surprise, pas franchement amusée.
 
- Hein ?
 
Heureusement pour la jeune femme, une de ses amies qui était présente sur l'estrade, vint à sa rescousse. Law s'en souvenait aussi de celle-là, une grande blonde peroxydée aux formes aguicheuses et dégoulinantes de luxure, tout de blanc vêtue et scintillante en raison des multiples faux diamants qu'elle portait.
 
- C'est quoi ce bordel ? C'est moi où ta vie sexuelle est plus trépidante que la mienne en ce moment, Kass ?, fit-elle, tout aussi perdue que son amie qui était restée coite devant Law, trop déphasée pour pouvoir en placer une. Zoro aboya à nouveau de rire. L'épéiste connaissait Law, mais connaissait également Kasuga, plus de près que de loin, et franchement, ce n'était pas vraiment ça. Au vu du sourire de la blondinette, elle ne pensait pas une seconde les mots qu'elle venait de dire.
 
- Cherche pas, il est complètement arraché, indiqua le sabreur à l'intention de Kasuga, les larmes aux yeux, en plaçant une main ferme sur l'épaule de Law qui voulut pester. Ne t'en occupe pas et profitez de votre soirée tranquillement. Désolé pour le dérangement les zouz. »
 
Puis il s'engouffra avec Law dans la fournaise, laissant s'évaporer cette rencontre fortuite dans les émanations d'ambres alcoolisées.
 
***
 
Kasuga était déjà là lorsque Law ouvrit la porte coulissante du salon de tatouage. Pourtant, il n'y avait aucune trace de la Tesla enneigée de la jeune femme. Quelqu'un avait dû déposer la tatoueuse sur son lieu de travail. Kenneth sans doute. Ses affaires étaient encore éparpillées sur les meubles constituant son côté du salon, formant un capharnaüm de câbles reliant tablettes graphiques et écrans, le tout serpentant parmi une jungle de croquis et esquisses en développement. Le doberman de la dernière fois était également aux abonnés absents. La présence de l'animal n'avait rien d'extraordinaire, or Law se mentirait s'il n'admettait pas se sentir moins menacé en l'état, sans bête d'attaque prête à lui bondir dessus au moindre faux pas. Honnêtement, peut-être bien même qu'il l'aurait mérité, par rapport à cette fois là-
 
Comme lors de ses deux dernières visites, Law s'attendait à ce que l'intérieur de l'entrepôt aménagé soit aussi glacial qu'une chambre froide à l'ambiance mortuaire. Il à nouveau fut surpris de constater que la température ambiante était plutôt agréable. Il n'était pas frileux, mais l'humidité en ce soir pluvieux rendait son propre corps inconfortable. Le brun ébouriffa ses cheveux d'une main énergique pour en chasser l'eau. Un déshumidificateur, installé dans un coin, ronronnait doucement, recouvert par les sonorités d'un album électro obscur que Law serait bien le dernier à identifier. Kasuga, occupée à désinfecter son matériel, s'écarta de sa tâche un instant pour baisser le son de la musique, adressant au passage un hochement de tête à Law en guise de salutation.
 
La tatoueuse était initialement peu loquace, or pour cette fois, elle avait tout à fait le droit de moins lui adresser la parole. Zoro le lui avait raconté le lendemain de leur virée au night club, à quatorze heures et quelques, à son réveil chez ce dernier alors que Luffy et Yamato, qui n'avaient certainement pas encore dessoûlé de la veille, étaient affalé sur lui, encore endormis. Il n'avait pas été très délicat, pour ainsi dire. La jeune femme s'était déjà montrée antipathique à son égard, et cela ne risquait pas tellement de s'améliorer. Il se souvenait dorénavant pourquoi il avait arrêté de toucher au crack, seulement ça remontait à ses premières années de médecine, alors forcément, il avait oublié. Quelques gaffes et une redescente compliquée avaient fait office de piqûre de rappel. Il ne recommencerait pas, ou du moins, jusqu'à la prochaine fois.
 
Kasuga finit par se tourner vers lui, enfilant des gants en plastique noir, l'expression neutre.
 
- « Pour celui-là, je pense qu'on va le faire en deux séances. C'est plus pour moi sur ce coup là, je sais que tu aurais pu endurer une séance super longue, mais ce n'est pas du tout mon cas à l'instant.
 
Law haussa un sourcil, passablement surpris. Son ton n'était pas aussi mordant qu'il l'avait été lors de leur première rencontre. Pas que Law s'était mis à angoisser à l'idée de se faire détester par la jeune femme, ça, il s'était fait à l'idée. Juste, il n'aurait pas dû lui manquer de respect de la sorte. Il avait été lourd, mais elle ne semblait même pas avoir relevé, ayant sûrement l'habitude d'être objectivée. Seulement, derrière la douceur fatiguée de sa voix chuchotée, il y avait l'acrimonie cinglante de la double peine qu'elle s'infligeait elle-même.
 
- Ça me va.
 
Parce que ce qu'elle ne disait pas, c'était que Kenneth l'avait engueulée pour faire ce tatouage en deux séances. Au départ, elle aurait voulu le faire en une seule, d'une traite. S'en débarrasser, et se laisser aller. Mais toute Kasuga qu'elle était, résiliente et travailleuse, elle n'en demeurait pas moins humaine. Une séance pareille après une journée complète de travail, même en étant insomniaque, c'était se tuer à la tâche. Quant bien même elle n'appréciait pas tatouer Law, elle avait une dette à remplir, et cette dette, elle ne la payerait qu'en étant en bonne santé. Kenneth avait insisté, elle sortait à peine d'une mauvaise passe, même si elle fut courte. Elle se devait de laisser son corps récupérer ; l'électro avivée à l'adrénaline de soirées techno ne suffisait pas. Même si elle peinait à trouver le sommeil, son corps, lui, nécessitait le repos.
 
- Je vais commencer par les côtes, puis descendre. J'aurai pu faire un côté puis l'autre, mais j'ai peur de ne pas respecter la symétrie. Ce sera peut-être plus douloureux ainsi, mais dans tous les cas, ce n'est pas une zone facile.
 
Comme si elle en avait cure. Law lui-même s'y attendait. Alors qu'il retirait son haut noir, un détail vint quand même faire naître en ses entrailles un léger sentiment d'appréhension aigu : contrairement à toutes les fois où Law s'était vu confronté à Kasuga, celle-ci n'était aucunement sobre. Or, ce soir-là, elle n'avait rien d'une fille sous amphétamines ou marijuana. Sa voix n'avait pas les intonations traînantes de la liqueur et encore moins les sonorités éraillées de la cigarette non-modérée. Le brun aux yeux cernés de noir fantaisiste ne pouvait donc faire mourir son malaise dans l'ébriété apaisante coutumière de la jeune femme.
 
Elle serait moins douce, et l'hémoglobine, à peine perceptible et éparpillée en multiples taches sur sa mini robe en latex signée Versace, démontrait qu'elle n'en était pas à sa première scarification de la journée. Son ½il maudit et la méduse dorée ne lui avaient jamais parus aussi menaçants.
 
- Dis-le clairement, je vais en chier », soupira-t-il en s'installant sur le fauteuil médical.
 
Pour toute réponse, elle appuya sur le bouton de l'imprimante du bureau près de l'entrée. Dans toute sa mauvaise fois, elle avait décidé de limiter son authenticité et de ne pas dessiner directement sur sa peau au marqueur, songeant plutôt à utiliser un calque. Un gain de temps certain, mais qu'elle ne s'autorisait que rarement. Juste histoire de rappeler à Law qu'elle ne faisait pas tout ça de gaieté de c½ur.
 
Dieu, que ça va être long.


♥♥♥

ndla: the author was half drunk when editing this and misses techfests so bad
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#Posté le dimanche 20 mars 2022 10:20

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